samedi 4 mai 2019

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Recommandations alimentaires de base :

Faire cuire les aliments, les faire bouillir, les peler ou les éviter.

Ne mangez que des aliments bien cuits et encore chauds car les aliments servis froids  ont pu être manipulés et comportent le risque de transmission de maladies par voie orale-fécale.

Évitez les aliments non cuits, en particulier les mollusques, les crustacés, les sushis et les salades.

Ne pas boire de l'eau qui n’a pas été bouillie ou désinfectée au chlore ou à l'iode.

Évitez tout aliment en contact avec l’eau locale ou qui l’a été comme la laitue lavée par exemple et qui n’est pas cuit ni bouilli.

Boire de l'eau en bouteille commerciale scellée et utilisez des glaçons faits avec de l'eau purifiée.

Les boissons gazeuses, y compris la bière, sont généralement sûres.

Utilisez de l'eau purifiée ou embouteillée pour vous brosser les dents.

Évitez les produits laitiers non pasteurisés.

Évitez les aliments provenant de kiosques de rue où les conditions de propreté sont souvent déficientes.

Lavez-vous toujours les mains avant de boire et de manger ou utiliser une solution désinfectante.

Évitez de nager, se baigner ou de laver les vêtements dans des étendues d’eau polluées ou contaminées.

Voici un tableau plus détaillé des aliments déconseillés/à éviter et ceux qui représentent un risque plus élevé de contamination :



Aliments et boissons



Conseillés



A éviter



Eau et boissons



Eau en bouteille scellée, eau bouillie, thé, café, jus pasteurisé en bouteille scellée d’une marque connue, boissons gazeuses en bouteille scellée, alcool, vin et bière avec modération



Eau et boissons qui ne sont pas en bouteille scellée ni bouilliesa, glaçons, jus de fruits dilué avec de l’eau



Produits laitiers





Lait bouilli, lait UHT (ultra-haute température)



Tous, sauf lait bouilli ou UHT



Soupes et potages



Soupe chaude



Potages froids, tièdes ou avec mollusques



Viandes et substituts



Viandes, volailles et poissons cuits et servis immédiatement, fruits de mer frais cuits, légumineuses cuites, œufs cuits, noix, amandes et graines



Viandes, volailles et fruits de mer insuffisamment cuits ou servis tièdes, poissons crus, œufs crus ou à peine cuits, tous les mollusques. Gros poissons (=1,35 kg) des récifs coralliens et poissons mal réfrigérés



Pains et céréales



Pains, riz, orge, pâtes alimentaires, millet, couscous servis chauds, etc.



Aucun



Légumes



Légumes cuits, légumes pelés par soi-même



Crudités, salades



Fruits



Fruits frais, pelés par soi-même



Fruits que l’on ne peut peler soi-même, melonsb



Autres



Vinaigres et huiles, sauces chaudes



Pâtisseries à la crème, mayonnaise, crème glacée



a Il existe des méthodes de désinfection chimique de l’eau, à l’iode et au chlore. 

b De l’eau peut être injectée dans les melons afin d’en augmenter le poids.



Habituellement, le voyageur présente une fièvre, des nausées, des vomissements, des crampes abdominales et de la diarrhée. En règle générale, les symptômes disparaissent après quelques jours sans aucun traitement. Le traitement de base est la réhydratation par des boissons contenant des électrolytes et des glucides. Voici une recette maison de solution de réhydratation :



Ingrédients



Quantité



Eau purifiée



Sel



Sucre



1 litre (4¼ tasses)



2,5 ml (½ cuillerées à thé)



30 ml (6 cuillerées à thé)



Il existe aussi sur le marché des préparations telles que Pédialyte® Gastrolyte® ou Adiaril ® que vous trouverez dans les pharmacies et que vous pouvez dissoudre dans l'eau.



Les voyageurs ayant des allergies alimentaires doivent faire encore plus attention à leur alimentation. Voici quelques trucs supplémentaires afin de ne pas augmenter vos risques :



Emporter une photo de l’aliment allergène dans les cas où vous n’êtes pas à l’aise avec la langue du pays que vous visitez.

Porter sur soi une carte expliquant l’allergie dans la langue du pays que vous visitez.

S’informer avant le départ des modalités d’étiquetage des aliments, les aliments pouvant être passés aux douanes, les principaux mots à utiliser dans la langue du pays, les aliments servis dans l’avion et dans les autres moyens de transports.

Préparer soi-même, lors que c’est possible, ses repas (terrain de camping, chalet ou appartement/condo).

Toujours porter sur soi son auto-injecteur. Emporter une lettre de votre médecin qui autorise un auto-injecteur à bord de l’avion.

Menu type d'une journée

Matin

Omelette avec légumes + 1 pomme pelée + 1 rôtie + 1 café



Collation du matin

1 mangue pelée + 1 bouteille d’eau scellée



Midi

1 soupe chaude + riz au poulet servi chaud + 1 thé



Collation de l’après-midi

Noix + 1 bouteille d’eau scellée



Soir

Spaghetti sauce aux fruits de mer cuits + légumes cuits + 1 coupe de vin



 




Les mécanismes d'action

Allégués



Une hygiène adéquate des mains ainsi que le choix d’aliments qui respectent les principes mentionnés ci-haut seraient supposés, en théorie, diminuer le risque de contracter la diarrhée du voyageur.



Démontrés





Selon une revue de la littérature scientifique réalisée en 2005,  il semblerait que le risque de contracter la diarrhée du voyageur ne peut être réduit de manière significative par le simple enseignement des règles d’hygiène de base et des choix alimentaires appropriés. Au cours des 50 années pendant lesquelles la «tourista» a été étudiée, il a toujours été admis que des précautions d'hygiène personnelle peuvent prévenir ou réduire la probabilité de développer la diarrhée du voyageur. Toutefois, 7 des 8 études portant précisément sur cette question n'ont montré aucune corrélation entre le type d'aliments choisis et le risque de contracter la diarrhée du voyageur. La huitième étude a montré une corrélation entre quelques erreurs alimentaires et une diminution du risque de contracter la diarrhée du voyageur. Les auteurs concluent donc que soit les règles ne sont pas suffisantes pour diminuer le risque, ou bien la capacité des voyageurs à suivre ces règles est très faible. Aussi, le fait que 30% des voyageurs qui n'ont fait aucun mauvais choix ou commis aucune erreur alimentaire contracte la diarrhée du voyageur suggère que les règles actuelles ne sont peut être pas suffisantes.



En complément, des études récentes ont démontrés que certaines souches de probiotiques dont la Lactobacillus rhamnosus GG et Saccharomyces boulardii pourraient protéger contre la diarrhée du voyageur. Les produits multi-souches (qui contiennent plusieurs types de bactéries) seraient les plus efficaces. Bien que leur utilisation semble prometteuse dans la prévention de la diarrhée du voyageur, l’utilisation de probiotiques en prévention est controversée. Par contre, comme son usage demeure sécuritaire, que le mécanisme d’action est bénéfique et que les contre-indications sont rares (immunosuppression ou immunodéficience), les probiotiques semblent être un bon moyen de diminuer les risques de contracter la diarrhée du voyageur mais sans pour autant négliger les autres précautions alimentaires de base mentionnées plus haut.



Les études montrent également une diminution de l'incidence de la diarrhée du voyageur avec l'utilisation de bismuth sous-salicylate (Pepto-Bismol® non commercialisé en France). Effectivement, prendre 2 comprimés ou 2 onces 4 fois par jour réduirait l'incidence de la diarrhée du voyageur de 60 à 65%. L'utilisation de bismuth sous-salicylate doit être évitée par les personnes allergiques à l'aspirine, atteintes de goutte ou d’insuffisance rénale ou prenant un anticoagulant, du probénécide (Benuryl), de l’aspirine à forte dose, du méthotrexate (Méthotrexate) et par les enfants souffrant de maladies virales associées à un risque de syndrome de Reye. Par ailleurs, le Pepto-Bismol n’est pas recommandé avant l’âge de trois ans ni pendant plus de trois semaines consécutives. Consultez votre médecin pour vérifier les interactions médicamenteuses possibles.



Avantages et inconvénients

Satiété et bien-être



En respectant les principes d’une alimentation équilibrée de base, ce mode d’alimentation lors des voyages peut tout aussi bien être rassasiant et combler nos besoins énergétiques. Il est important de ne pas sauter de repas, de bien s’hydrater (minimum de 2 litres par jour) et aussi de consommer de l’alcool avec modération.



Pratique



Il est tout de même relativement facile de suivre ces principes lors d’un voyage dans des complexes hôteliers où le choix de nourriture est abondant. Par contre, dans certains pays en voie de développement et selon le type de voyage que vous entreprenez, il peut être plus difficile de trouver les aliments conseillés. Aussi, certaines pratiques alimentaires défaillantes peuvent échapper à notre contrôle même en voulant sérieusement faire attention.



Perte de poids



Le mode d’alimentation des voyageurs ne vise pas du tout une perte de poids même si en cas de «tourista» et de déshydratation, une perte de poids est souvent perçue.



Mon commentaire

Même si les précautions au niveau du choix d’aliments et des mesures d’hygiène ne semblent pas avoir un réel impact sur le risque de contracter la diarrhée du voyageur, il reste que ces recommandations sont encore prônées par les autorités gouvernementales donc je vous conseille tout de même de tenter de les suivre le plus possible. La prise de probiotiques et/ou de bismuth sous-salicylate semble aussi être une voie intéressante en prévention. Pour les probiotiques, je conseille de les débuter 2 semaines avant le départ et d’en prendre également durant le séjour.



Rédaction : Audrey Cyr, nutritionniste, Dt. P., M.Sc.


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