Fesses : pourvu qu'elles soient fermes !
Rondes mais dodues, imposantes mais rebondies... La tendance est aux fesses voluptueuses. Cela peut-il nous réconcilier avec la partie la moins visible de notre anatomie ? Et nous donner envie de la raffermir ?
Pour toutes les complexées, les souffre-douleur des cours de récré, celles que l’on a traitées de « gros c... », l’heure de la revanche a sonné. Elles s’appellent Shakira, Beyoncé, Scarlett Johansson, Kim Kardashian et occupent les premières places au box-office, toutes catégories confondues. Leur point commun ? Des fesses que l’on qualifierait de voluptueuses, plantureuses, charnues, dodues, rondes, sensuelles ou grosses, voire carrément énormes, selon les points de vue. Car c’est bien de point de vue et non de centimètres dont il est question. Pour la moitié de l’humanité, les grosses fesses sont signes de féminité, de sensualité, de beauté ! Dans son livre La Guerre des fesses, le sociologue Jean-Claude Kaufmann écrit d’ailleurs : « Dans toute une partie du monde, les femmes font tout ce qu’elles peuvent (régime gras et sucré, injection de graisse, implants) pour arrondir leur postérieur. Tandis que chez nous, en Occident, la culture chrétienne dominante dénigre les fesses (et ce depuis le Moyen Âge, qui a diabolisé le derrière, le “cul du diable” en l’associant à Satan). »
L'épreuve du pantalon taille basse
On comprend mieux que, après des siècles de haine et des décennies de guerre ouverte à coups de régime, gant de crin et autres tortures, il nous soit aussi difficile d’aimer cette partie de notre anatomie. Celle qui cristallise notre combat contre les kilos et alourdit notre aspiration à un corps idéal. Car, quel que soit leur volume, nous les maudissons au moment de les couler dans un pantalon slim taille basse (indicateur fessier redoutable, plus encore que la balance) et chaque fois que nous expérimentons les cabines d’essayage, avec leur éclairage carcéral et leurs diaboliques miroirs panoptiques.
En paix avec nos fesses
A DÉCOUVRIR
A lire aussi
Retrouvez des exemples de sports et d'exercices dans notre article : Fesses musclées : mode d'emploi !
La déferlante actuelle de vedettes féminines affichant fièrement leur derrière charnu sera-t-elle suffisante pour changer notre regard et nous aider à nous réconcilier enfin avec notre séant ? Chez les jeunes femmes, certainement un peu. D’ailleurs, la nouvelle danse à la mode chez elles est le twerk. Le mouvement, emprunté au hip-hop, consiste à remuer ses fesses très vite et très fort, et nécessite – de fait – d’avoir ce qu’il faut là où il faut. Petits culs s’abstenir ! Lauriane, 34 ans, est la première à se réjouir de ce changement de paradigme fessier : « J’ai toujours eu les fesses assez opulentes, ce que j’ai longtemps mal vécu, surtout à l’adolescence. Aujourd’hui, grâce aux magazines féminins qui mettent en avant des filles plantureuses dans leur rubrique people, je suis en paix avec elles. »
Mais cette nouvelle tendance masque une exigence qui pourrait rapidement virer au diktat sans que l’on s’en aperçoive : la fermeté ! Car, si le postérieur généreux a le vent en poupe, il se doit d’être musclé. Ainsi, dans le duo normatif « minceur-fermeté », perdure... la fermeté. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? À Psychologies magazine, nous défendons depuis des années les valeurs de la beauté libre, affranchie des contraintes et des injonctions, et nous trouvons dans l’avènement des gros derrières de nombreuses raisons de nous réjouir.
Tout d’abord parce que, à l’instar de la moitié du monde, nous pensons que les fesses volumineuses sont joyeuses et signe extérieur de beauté. D’autre part, plus il y a de représentations différentes de la beauté, mieux c’est – le modèle unique taille 36 est de loin le plus redoutable pour l’estime de soi. Quant au critère de fermeté, qui perdure indépendamment des centimètres, rappelons que nos vies sédentaires et les longues stations assises ont tendance à écraser les muscles des fesses, qui se ramollissent et ne résistent pas à l'attraction terrestre. Or cette loi physique inexorable est valable... pour tous ! Si les "grosses fesses" cessent enfin de nous complexer, nous allons pouvoir les raffermir avec plaisir. Et ça change tout.
L'art de rebondir
Matin ou soir, après la douche ou avant une séance de sport, massez-vous pendant cinq minutes. Faites chauffer une noix de produit au creux des mains, puis prenez un pli de peau en bas de la fesse entre le pouce et les autres doigts, et faites-le rouler vers le haut sans le lâcher, comme une vague de peau. Massez ainsi l’ensemble des fesses.
À LIRE AUSSI :

